DOMINIQUE GAUTHIER


 

OPERAtions d'anatomies baroques d'après Pietro
da Cortona pour des volontés d'herbes deleuziennes



PEINTURES 1999 - 2000

L’exposition regroupe un ensemble de 23 tableaux baptisés Contre-Raisons, réalisés entre la fin de l’année 1999 et le début 2000.
Le projet et le dessein de ces peintures accentuent en exagérant le principe des "Pneuma" exposés à Turin et à Paris récemment.

 







 

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  "Contre-Raison" 1999 - 2000
  Huile et acrylique /  toile. 205 x 110
 

  "Contre-Raison" 1999 - 2000
  Huile et acrylique /  toile. 209 x 104
 

  "Contre-Raison" 1999 - 2000
  Huile et acrylique /  toile. 210 x 110

 







 

 

 





 



"Contre-Raison" 1999 - 2000
Huile et acrylique /  toile. 250 x 99

Le principe constitutif de ces nouveaux tableaux associe un gestuel tourbillonnaire et un mouvement exagérément artificialisé et machinique à une procédure d’enfouissement et d’extraction.

Le début d’un tableau basculant et se renversant dans le découvrement d’un autrement dit organique et l’écoulement proliférant d’une ligne débordée de sa figure.

Là encore le tableau creuse son trou, s’extrait de son apparition et s’informe dans une sorte d’introspection de ses éléments constitutifs et de sa procédure d’effectuation.
Une porosité illimitée et des fenêtres ouvertes sur une abstraction qui tenterait l’anatomie d’une autre incarnation.
Une figure qui tente de créer les rendez-vous de ses propres preuves.

D.G

 

 

 






 

 





 

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  "Contre-Raison" 1999 - 2000
  Huile et acrylique /  toile. 145 x 130










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  "Contre-Raison" 1999 - 2000
  Huile et acrylique /  toile. 145 x 130

C’est manifestement une expérience du corps que provoque la peinture de Dominique Gauthier avec l’accrochage, mieux la prolifération, de vingt-trois oeuvres récentes - Les (Contre-Raisons) - à la galerie Vasistas. Une expérience du corps que motive d’abord le dessin de motifs contournés, échancrures stylisées en éclaboussures de bande dessinée, comme prélevés par un Lichtenstein sur les planches anatomiques du peintre baroque Pietro da Cortona. Ces figures, retravaillées en relief, vont à la fois contenir des flaques de peinture, se laisser déborder par elles. Et c’est dans le mouvement débordé de ces cratères -en fait des réservoirs, qui au vu de la quantité de peinture contenue, n’en finissent pas de sécher- que se joue la vie organique du tableau : une hémorragie de peinture qui redouble au niveau du tableau la structure rhizomatique des oeuvres en carré -quand bien même il est aussi question de rectangles puisqu’il s’agit de carrés redoublés, comme amputés (non pas handicapés) de leur moitié en suspens- et leur accrochage pensé en termes de virus. Le mouvement est donné : une dynamique de recouvrements successifs (des plages de blanc redélimitent les premiers dessins) et d’effractions (les reliefs pointent sous les couches) pour une exploration chirurgicale de la peinture. Voir ce qu’elle a dans le ventre. Le bilan de santé est excellent : contamination des motifs, grouillements de lignes, débordements de couleurs jusqu’à l’écoeurement, le tout sans craindre parfois une saine vulgarité revendiquée par le peintre qui garde -et c’est là que véritablement tout se joue- une distance avec sa toile. Car cette débauche d’effets, cette dimension mouvementée appuyée par le dessin des spirales qui inscrivent en sous-couche la figure horrible de Méduse, les giclures... tout semble désigner l’intervention directe de l’artiste échevelé, rejouer encore une fois le corps à corps peintre-toile d’une abstraction gestuelle, égotique. Or le travail de Dominique Gauthier vient décevoir ces effusions tripales. En intervenant sur la toile (notamment pour le dessin des spirales) par le biais d’instruments qu’il invente, de prothèses en somme, il déplace la question du corps afin d’expérimenter la corporéité de l’oeuvre, d’en faire la pratique chirurgicale (dissection, ouverture, replis, le tout sous assistance instrumentalisée). Dès lors, couches-recouvrements-éruptions ne cherchent pas à créer de la profondeur dans un souci illusionniste, ni à la révéler sur le mode de la métaphore mystique, mais d’en faire l’expérience pornographique et médiatisée. Le spectateur n’a donc rien à craindre des formats qui le dépassent (plus de 2 mètres) puisque la largeur des rectangles accrochés verticalement le convoque, lui demande de s’y mesurer, d’abandonner ses certitudes et attentes en matière de peinture pour enfin se mettre à sa hauteur.

Laurent Goumarre in Art Press juillet-août 2000

 




 

Dominique Gauthier

Né en 1953 à Paris, vit et travaille à Assas (Hérault) et à Paris.
Enseignant à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris.
Enseignant à l’École Nationale d’Arts de Cergy Pontoise. 1993 - 2000.
Création d'un Post-Diplôme à l'École des Beaux-Arts de Marseille-Luminy avec Richard Baquié.1988-1989.
Enseignant à l'École des Beaux-Arts de Montpellier. 1979 - 1993.


Collections publiques
:

- Centre National d’Art et de Culture Georges Pompidou. Paris.
- Musées de : Aix-la-Chapelle, Céret, Collioure, Hambourg, Kassel, Linz, Los Angeles, Marseille, Martigues, Montpellier, Montréal, Paris, Saint-Étienne, Strasbourg, Toulon.
- FRAC : Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Pays de Loire, Provence- Alpes-Côte d’Azur.
- Fonds National d’Art Contemporain.


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